Questionnement

Vous avez noté récemment cette recrudescence de références à la seconde guerre mondiale, au fascisme et au nazisme ?

J’ai eu l’impression que ça commençait avec Mediapart, dénoncé par Xavier Bertrand (secrétaire général de l’UMP) pour ses « méthodes fascites », Nadine Morano (secrétaire d’état à la famille) parlait de « méthodes des années 30″, et Estrosi (ministre de l’industrie) faisait le lien avec « une certaine presse des années 30″.

Pour ceux d’entre vous qui n’auraient pas saisis toute la portée des références, voir l’affaire Roger Salengro, et la note de ce blog éventuellement.

Ensuite, il y a eu l’annonce de Sarkozy sur le renforcement des lois permettant la déchéance de la nationalité. Et là, c’était Vichy à tout bout de champ : François Sergent dans un édito de libé, Jean-Luc Mélanchon, et bien d’autres… Références critiquées dans cet article de rue89.

Et maintenant, les roms, les gens du voyage, les tziganes, les gitans, le romanichels, … (bref, cet amas très flou de mots désignant des populations très différentes, sédentaires ou pas… Clarifications sur Slate). Les associations crient au fascisme, le Times évoque la gestapo en gros titre, The Australian aussi, après que le New York Times ait parlé de Xenophobie.

Qu’est-ce qu’il se passe ?

Sommes nous véritablement en train de retomber dans des jours sombres de l’histoire, ou sommes nous en train de doucement oublier l’horreur de cette période et invoquons l’histoire nauséabonde dès que notre morale est chahutée.

Méfions nous de la banalisation des invocations au nazisme. Elles font perdre de la force aux accusations, elles font perdre de la crédibilité à l’accusateur, et elles insultent la mémoire de ceux qui ont été exterminés dans une logique aussi atroce que systématique.

Mesurons le sens de nos mots, ayons des mots durs, prenons des décisions vigoureuses, agissons, et ne nous trompons pas la prochaine fois qu’il faudra mettre un nom dans une urne.

C’est le seul moyen pour que nous puissions laver l’humiliation que nous fait subir la petite chose que nous avons élu auprès de la communauté internationale, et auprès des français que nous avons accueillis parmi nous récemment.

Edwy Plenel écrivait sur Mediapart :

La diversion xénophobe organisée par le pouvoir pour tenter de faire oublier le feuilleton Bettencourt est un tournant du quinquennat: désormais, Nicolas Sarkozy est un président hors la loi. La fonction que le suffrage populaire lui a confiée en 2007 lui impose de veiller au respect d’une Constitution qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine ». Par son discours de Grenoble visant les personnes « d’origine étrangère », il a donc violé la loi fondamentale et, par conséquent, manqué aux devoirs de sa charge. Cet événement ne saurait être traité à la légère par les républicains et les démocrates, de quelque bord qu’ils soient: il oblige au sursaut le plus large et le plus solennel.

Edit : un article de rue89 très proche de cette note.

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3 réponses à “Questionnement”

  1. Romain dit :

    Attention aux attaques physiques !

  2. Floflo dit :

    C’est marrant de ne pas lire une seule fois « Godwin » dans ton billet, çà fait très sérieux. Et même chez Eolas (voir http://www.maitre-eolas.fr/post/2010/08/13/M%C3%B8de-d-emplo%C3%A5 et le post précédent), on en parle…

    Pour Sarko, il faut avouer que, toute grasse et vulgaire qu’elle soit, sa sortie sur les roms a bien eu l’effet escompté (qui a vu les noms de woerth ou Bettencourt récemment dans la presse ?).

    (Au fait, c’est Mélenchon).

    • Romain dit :

      L’effet escompté est bien là mais voir Brice et Eric se tirer dans les pattes est plutôt intéressant je trouve.
      PS : j’ai toutefois entendu parler de Woerth et Bettencourt sur France Inter hier matin…

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