Comme mon billet précédent le suggérait, je suis partis quelques jours à Avignon (ou en Avignon ?). Petite anecdote sur la province, histoire d’en dire un peu de mal quand même !
Le séjour était somme toute bien agréable. Temps magnifique, ville splendide, quelques fêtes de village un brin beauf, mais rien d’insupportable, des feux d’artifices… Bref, de quoi vous faire vous questionner sur votre irrépressible sentiment que rien ne vaut Paris.
Oublier ? Pas complètement… Le dernier jour, alors qu’il allait falloir attendre un peu la dernière pièce, puis le train, j’ai eu un réflexe bête… Une idée con ! J’ai voulu acheter le journal. Et puis, pas n’importe lequel, un journal d’ornithologie sado-masochiste satyrique hyper spécialisé : le canard enchaîné. Bakchich également, mais je n’y mettais pas grand espoir.
La première librairie ne vendant pas ces journaux, naïf et candide, je me dis que la librairie suivante ne devait pas être bien loin et serait plus fournie. Je marche donc… je marche… je marche… Et tombe chez un autre marchand de journaux. Je parcours les journaux et toujours rien. Soudain, lumière ! On est en PACA, le FN fait 20% aux élections, donc 1 personne sur 5 vote pour le borgne ici. Peut-être qu’ils cachent les journaux de gauche dans des emplacements secrets ? Vaillant, je m’en vais demander à la vendeuse s’ils n’ont pas Bakchich. Elle me répond « Bakchich ? Hum… Non… Non, non. De toute façon, tout ce qu’on a en presse étrangère est là ».
4 secondes plus tard j’étais dans la rue en direction d’un nouveau marchand de journaux… à marcher… marcher… marcher…
Voyant arriver le dernier, il me paraît bien fournis, et je me laisse aller à un peu d’enthousiasme, qui retomba bien vite. Je me suis donc rabattu sur libé et le monde.
J’avais mis 45 minutes avant d’abandonner. A Paris, s’il vous faut plus d’un quart d’heure pour trouver Bakchich et le Monde, c’est que vous vous déplacez en déambulateur (ou que vous habitez dans le 16ème).
Ne partez pas…
En même temps avec ta gueule, c’est normal qu’elle t’ait pris pour un mec de bougnoulie.
Des américains de la campagne la plus reculée qui visitent Paris doivent en faire au retour à peu près le même genre de commentaires : » Aoh, Aoh, no means to find the Herald in Paris, exept in theirs stations, airports or downtown ! France, son charme, ses p’tites maïsons, ses miniouscoules bioutiques ? Nono, dear, let’s stay in states, civilisation home!