Le cas Frêche

Bouuuuuuuuh ! Vilain ! Vraiment ?

George Frêche crée le scandale avec la régularité d’un métronome ! Vous vous souvenez sans doute des tous les propos qu’on lui attribut :

  • Il a dit que les Harkis étaient des sous-hommes.
  • Il a dit qu’il ne voterai pas pour Fabius parce qu’il a une tête pas catholique.
  • Il a dit qu’avoir 11 joueurs noirs sur 11 dans l’équipe de France serait une catastrophe pour le sport.

Oui, mais…? Mais quand on replace les propos dans leur contexte, et qu’on ne coupe pas le début et la fin, ça retombe comme un soufflet !

Sur les Harkis, le dérapage a lieu au cours d’un discours prononcé lors de la dépose d’une gerbe sur la tombe de Jacques Rousseau, un militant pied-noir. A ce moment, il est pris à parti par un groupe de Harkis récemment passé à l’UMP.

Ca donne :

« Vous, vous faites partie des harkis qui ont vocation à être cocus jusqu’à la fin des temps. Hein ? Ces gens-là vous ont laissé… mais taisez-vous une seconde et laissez moi parler ! (Bon, vous la sortez s’il vous plaît) Allez, ça suffit ! Ça suffit ! J’ai à dire ce que j’ai à dire ! (Il s’avance…) Bon alors les harkis vous reculez. Bon taisez-vous, vous n’êtes pas harkis, vous êtes fils de harkis, vous n’avez rien à dire. Oui, oui mais moi aussi mes parents… (Une voix de femme : « [...] cocu vous-même ») Alors, vous êtes allés à Palavas avé les députés gaullistes, avé les gaullistes qui ont laissé les harkis se faire massacrer en Algérie. Faut-il vous rappeler que 90 000 harkis ont été égorgés comme des porcs parce que l’armée française les a laissés seuls là-bas ? Alors vous êtes vraiment d’une incurie incroyable (La même voix : « Cocu toi-même ! »). Vous ne connaissez pas l’histoire. Alors écoutez, moi je vous ai donné votre boulot de pompier, gardez-le et fermez votre gueule. Gardez-le et fermez votre gueule ! Hein ? Je vous ai trouvé un emploi et je suis bien remercié. (La voix : « On vous a aidé à passer aussi, ne nous oubliez pas ! »). Ah ! Vous m’avez aidé, oui, c’est ça. (La voix : « Bien sûr on vous a aidé ! ») Arrêtez-vous, arrêtez-vous. Allez avé les gaullistes. Allez avé les gaullistes vos frères à Palavas, vous y serez très bien. Ils ont massacré les vôtres en Algérie et encore vous allez leur lécher les bottes. Mais vous n’avez rien du tout, vous êtes des sous-hommes ! (La voix : « C’est vous le sous-homme ! ») Vous n’avez rien du tout, vous n’avez aucun honneur, rien du tout. (La voix : « Vous le sous-homme ! ») Il faut que quelqu’un vous le dise, vous êtes sans honneur, vous n’êtes même pas capable de défendre les vôtres. Voilà. Voilà. Alors, dégagez. »

Nettement plus pardonnable, non ?

Sur Fabius :

« Si j’étais en Haute-Normandie, je ne sais pas si je voterais Fabius. Je m’interrogerais. Ce mec me pose problème. Il a une tronche pas catholique. Mais ça fait rien, peut-être que je voterais pour lui, mais j’y réfléchirais à deux fois. »

Ah ouais… En fait, c’est pas si grave…

Sur l’équipe de France :

« Quand les mecs crèvent la dalle, c’est les meilleurs joueurs du monde. Regardez les équipes de foot : y’a des Nord-Africains, des Français originaires de Tunisie, d’Algérie ou du Maroc à
80%, des Africains. Regardez l’équipe de France de football : y’a 8 africains sur 11. Parce qu’ils en veulent ! Ils utilisent le foot pour la promotion sociale et c’est très bien pour eux !
Nous, on est fatigué, tout va trop bien. Ça ressemble à ce film, le truc de Jamel Debouzze. Indigènes. On fait une équipe de foot d’indigènes. Mais moi je ne le dis pas comme Le Pen,
qui le dit de façon semi-raciste. Y’aurait un Africain, deux ou trois… Mais là. Bon, j’ai vu récemment les All Blacks. Y’a un ou deux Maoris mais la plupart des joueurs, ce sont des Écossais, des Anglais, dont les parents sont en Nouvelle-Zélande depuis 3 générations. En Afrique du Sud, ils constituent l’ossature de l’équipe des Blancs. Y’a aussi des Noirs. C’est une
équipe sympathique, c’est un mélange. Mais en France, c’est plus un mélange, c’est la totalité. Bientôt, y’aura 11 noirs sur 11 en équipe de France. C’est une catastrophe pour le sport
français. Ça veut dire qu’on est nuls, voila la réalité. Moi, ça me peine! Y’a encore que le rugby qui sort des champions. Le rugby, c’est des équipes normales. Y’a un ou deux Nord-Africains, y’a un ou deux noirs. C’est la composition de la population française. Mais le foot, c’est une catastrophe. C’est que des mercenaires. Bon enfin. »

Ah ! Là, on parle ! Là on a du propos bien scandaleux, bien raciste…

Mais à force de lui faire des procès injustes, son image dans sa région est renforcée, et crée un clivage entre Paris et le Languedoc-Roussillon ! Surtout que son bilan est loin d’être mauvais, et qu’il est clairement plébiscité.

Nous avons donc affaire à un simple jeu politique : le PS se dédouane du méchant puant, Frêche s’installe comme martyre flirtant en permanence avec la ligne jaune afin de faire monter ses voix et de faire parler de lui.

C’est un « Le Pen de gauche », discours proche de celui des gens, propos toujours à la limite du scandaleux, mais également bien couvert… Il n’en mérite pas moins d’être discrédité pour des propos qu’il a réellement tenu !

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Une réponse à “Le cas Frêche”

  1. Flo dit :

    Moi ce que je trouve grave c’est qu’on ne parle que de ça, alors qu’on ne sait pas ce que Frêche propose en Languedoc-Roussillon, ni sa concurrente du PS, ni celle d’Europe-Ecologie. On sait même pas ce que Fabius propose en Normandie, ni les autres ailleurs. Mais on s’en fou, on préfère la politiquepotin (la potinique?).
    Il n’en vaut pas la peine, soit, alors soyons plus intelligents que lui dans la réaction et l’alternative proposée.

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