L’Avare – Comédie Française

La comédie française signe ici une pièce aussi réussie que divertissante !

On s’interroge au début de la pièce. On sent le pas un peu vacillant, tant dans la mise en scène que dans le jeu des acteurs. Avant l’ouverture, 3 coups, puis 3 à nouveaux, sans conviction.

La scène est couverte d’un grand drap doré, d’un gout rococo douteux, puis s’ouvre sur une scène figée, hésitante. Les acteurs se lancent, comme sur le bord d’une ravine, mal assurés, comme s’ils disaient un secret qu’ils n’étaient pas sûrs de devoir révéler.

Puis, peu à peu, la confiance arrive, la conviction. Ragaillardis et emportés par l’élan de ces premiers pas trébuchants, ils dévalent la pente de la pièce avec plus d’assurance et de force. On oubli bien vite les égarements des premières minutes, absorbés.

Mais détaillons, minuitions, disséquons.

Le décors est splendide, l’effet de marbre et de solide est impressionnant. La lumière est magnifique, on croirait réellement que le soleil passe par les fenêtres de la maison. Les costumes sont tout à fait cohérents avec un maître avare.

La mise en scène est à la fois classique mais audacieuse, osant des scènes dans le froid et la menace glaciale plutôt que dans l’explosion colérique, sans penser que pour faire original, il faut transposer l’époque et les sexes. L’humour du texte est particulièrement mis en valeur par la mise en scène. On notera tout particulièrement la scène du monologue spécialement réussie, qui fait percevoir le texte de façon assez originale !

Le jeu des acteurs est habituel : de très bon niveau, sauf pour les jeunes femmes qui sont toujours un peu faibles à la comédie française. Sacrifiez un peu à leur minois des qualités d’actrice quand vous les sélectionnez, que diable !

L’écriture d’un Molière allié à une mise en scène audacieuse mais classique, et de bon goût nous assure un spectacle ravissant et très aimable.

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