Règles de savoir-voyager

Les scientifiques comparent souvent les mouvements de foule à de la mécanique des fluides…

C’est vous dire si, dans les transports, nous sommes débiles. Pas plus malins qu’une molécule d’eau ballottée à droite et à gauche, sans but ni espoir.

Je vous propose donc quelques règles de savoir voyager qui permettrait sans doute d’améliorer les conditions de transports dans le métro :

  • Lorsque vous empruntez un escalier mécanique ou un tapis roulant. Tenez votre droite si vous ne vous déplacez pas.
  • Si vous vous déplacez, gardez un peu de votre attention pour surveiller si quelqu’un qui va plus vite que vous ne voudrait pas vous doubler.
  • Lorsque vous arrivez au bout, ne vous arrêtez pas ! Quelque soit la raison : peur de tomber lors du passage sur un sol immobile, regarder les panneaux en vous demandant où vous allez, rouler une grosse pelle à la blonde qui vous tient compagnie, ramasser votre bambin au sol qui risque de perdre un doigt dans les mécanismes de l’engin (qu’est-ce qu’il fout là d’abord ?) ; rien ne saurait justifier que vous bloquiez le passage de tous les gens qui vont venir intarissablement s’entasser contre votre postérieur, inexorablement amenés par la même machine de sisyphienne qui vous a transporté là où vous vous trouvez et d’où vous refusé de bouger, amoindrissant la qualité de transport de tonnes de voyageurs qui grogneront de la bousculade que vous provoquez, ou du temps que vous leur faîtes perdre. Avancez donc de quelques pas, suffisamment pour laisser la place de passer avant de vous figer dans le même immobilisme absurde que vous auriez naturellement adopté à peine fini votre voyage motorisé.
  • Gardez ces consignes en tête lorsque vous montez dans une rame de métro. Continuez à avancer tant que vous pouvez, plutôt que de ralentir ou vous immobiliser juste à l’entrée et prendre le temps de choisir le siège qui vous paraît le plus confortable, les passagers qui tentent de monter derrière vous vous en serons reconnaissants.
  • Lorsque vous êtes dans le métro, et que vous souhaitez descendre. Tentez de vous préparer quelques secondes avant l’arrivée de votre arrêt. Rien ne sert d’avoir le nez contre la porte de sortie, contrairement à ce que pensent ces intégristes de la descente qui coûte que coûte, vous enjamberont de grès ou de force, se tailleront le passage à coup de genoux et de coudes, n’hésiterons pas à piétiner vos pieds, dégommant au passage vos belles chaussures, pour avoir l’assurance de sortir aussi vite que possible. Avancez le plus que vous pouvez, sans pour autant forcer le passage, en particulier lorsque vous constatez que les gens devant vous ont une liberté de mouvement réduite. Vous pourrez alors compter sur la bonne volonté des gens à descendre à la prochaine station pour vous laisser passer. Une remarque acerbe ou deux est à recommander si vos compagnons de galère préfèrent s’accrocher comme des huîtres à un roc à la barre métallique verticale du métro plutôt que de vous laisser descendre. Un sardonique « Si vous croyez que je vais pouvoir passer sans que vous descendiez, c’est que vous surestimez la finesse de votre tour de hanche » devrait faire l’affaire. Dans l’urgence, hurlez un bon « Poussez vous, je vais vomir ! » qui devrait vous assurer un passage royal.
  • Afin de faciliter ces déplacements : lorsque vous êtes près de la porte du métro par temps plein, effectuez une brève assertion visuelle afin d’estimer si certains veulent descendre. Facile à identifier : ils sont en général complètement habillés ou en train de remettre leurs vêtements. Leur bouche est contrite à la pensée de l’épreuve qui les attend. Leurs hanches se dandinent comme si cela allait leur faire gagner quelques centimètres. Généralement, ils vous regardent avec des yeux emprunts de peur qui vous fusillent d’un air de dire « toi, mon brave, t’as pas intérêt à rester sur mon chemin, parce qu’à la prochaine je descend, et si je dois choisir entre toi ou moi… t’as intérêt à avoir une bonne mutuelle pour les côtes cassées. ». Si vous en repérez ne serais-ce qu’un : grand seigneur, descendez volontiers, et écartez vous rapidement du passage.
  • De même, afin d’aider ces rares êtres encore suffisamment polis pour faire 3 pas pour faciliter la descente des congénères entassés, lorsque vous attendez pour monter, laissez suffisamment de place aux gens qui descendent de partir. Petit indice : si votre menton est en contact avec la vitre de la porte du métro, c’est que vous êtes trop près. Si vous êtes nobles, vous pouvez même laisser suffisamment de place à ceux qui descendent pour laisser le passage pour se mettre près de la porte, afin qu’ils puissent remonter les premiers. De plus, laisser la place pour qu’une seule personne puisse se faufiler à coup d’épaules vers la sortie est bien plus long que de laisser la place pour les gens de sortir à 2 ou 3. Reculez donc tous d’un grand pas.
  • Dernière recommandation, mais une des plus difficile à gérer au niveau individuel : assurez une bonne répartition de la densité de population dans la rame : les barres pour se tenir sont souvent des points de concentration énorme, et des obstacles. Combien de fois ai-je été comprimé contre la porte par laquelle j’étais rentrée alors qu’en face, les gens avaient la place d’ouvrir en grand leur journal.

D’une manière générale, ne restez pas à un endroit où les gens passent, et lorsque vous vous arrêtez demandez vous s’il n’y a pas, par hasard, quelqu’un derrière vous qui souhaiterai passer et que votre arrêt va gêner. Si c’est le cas, repérez un endroit hors du passage où vous pourrez vous arrêter.

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5 réponses à “Règles de savoir-voyager”

  1. Drébon dit :

    Eh eh, fort juste, et encore en région parisienne, les gens suivent presque ces recommandations…

    Quant à ceux qui ne suivent pas celles sur les escalators, et qui avancent que si l’on est pressé, on a qu’à prendre de la marge… Sachez que l’envie d’avancer sur un escalator peut ne pas être liée au fait d’être pressé par quoi que ce soit, simplement certaines personnes préfèrent être en mouvement, actives, plutôt que de se laisser porter par un escalier mécanique.

  2. Ego dit :

    C’est là où les scientifiques sont imbattables! Ils nous rappellent que certaines réalités ont la tête dure : dans le métro parisien où en voiture sur un périphérique, être une molécule observante, c’est le plus noble état de la matière transportée. Le plus poli aussi peut-être.
    Démonstration :
    Touchés par la grace urbaine, dont Pomablog, les Immobiles (X) se tiendraient à droite sur le tapis roulant à deux files, rendant ainsi les honneurs à leur anonyme inventeur soucieux d’appauvrir les ressemmeleurs et d’augmenter le nombre des maladies cardio-vasculaires. Soit un Toujours-plus-vite quelconque mais qui a lu Pomablog, que nous appellerons Y; Y, se déplace, donc, et à gauche . Voici que un Plus-long-sur-patte ou un Petit-énervé souffle d’une façon ostentatoire par dessus sa nuque ou sur ou au-dessous de, c’est selon et n’a d’importance que négligeable, sauf s’il a mangé de l’ail cru. Y, à ce signal, se range dès que possible dans la file de droite. Il transmute alors instantanément en un Immobile X.
    Considérons de façon dynamique ce phénomène un 23 décembre de 17h 45′ et 0″- heure de prise en charge à l’extrémité A de la file gauche du système roulant – à 17h 47′ et 24 », heure minimum d’atterrissage à l’autre bout (B), dépassement considéré jusqu’à17h 55 [ heure maximum au-delà de laquelle toutes les molécules présentes fusionnent voire débordent des rampes suite à des heurts violents dans un désordre aléatoire non mesurable, appelé "bouillonnement de révolte ou mouvement de panique" selon les chercheurs. Ce phénomène est hors du cadre de notre étude.].
    Nous prendrons 17h 49 comme heure moyenne d’arrivée à B le jour des courses de Noël après le boulot qui fait partie de notre identité nationale- cf la loi du 25 décembre 2009 (SR 2009). Soit un laps de 4 minutes.
    Durant ces 4 minutes deux molécules se présentent en A, statistiquement toutes les 0,5 secondes ce 23 décembre. Remarque : Il ne peut par définition y avoir plus de deux molécules à la fois en A. Nous avons considéré qu’un bébé en sac ventral n’est pas une molécule. Les poussettes, handicapés en chaise poussée et siamois non-démélés ne seront pas plus plus pris en considération ici qu’ils ne le sont dans l’ensemble des transports en commum – ce sont des anomalies qui peuvent néanmoins considérablement altérer la régularité des résultats. Soit une prise en charge de 960 molécules en 4 minutes. La situation en B est beaucoup plus complexe.
    En synthèse, sont à considérer:
    la longueur du trottoir roulant : 180 mètres, et sa vitesse de déplacement soit 0,8m/sc. Il est à noter qu’un coefficient de ralentissement du à la surchage existe mais que ces données sont interdites de publication par la RATP. Pour mémoire:
     » La RATP a annoncé hier la suppression du tapis roulant rapide de Montparnasse, installé en juillet 2002, qui pouvait atteindre la vitesse de 11km/h, contre 3km/h pour les tapis roulants classiques d’à coté reliant les lignes 4 et 12 du métro aux lignes 6 et 13 et à la gare SNCF.

    Un tapis roulant normal sera installé à la place en mars 2011.

    Inutilisable ou fonctionnant à vitesse réduite la plupart du temps, ce tapis aura finalement été un échec de 4,5 millions d’euros. »

    Ce qui est logique puisqu’en les comparant, on constate que le taux de remplissage est supérieur au taux de vidange. La tendance est donc à la surchage pondérale de l’appareil, et subséquemment à son ralentissement, sauf si AUCUNE MOLECULE NE SE DEPLACAIT ITOU SUR LA FILE DE GAUCHE. Ce qui annulerait très rapidement l’ existence de cette file. Car tout X n’existe que s’il a été un Y avant.
    Puisque tout Y devenu X au signal par souffle s’est immiscé à droite, il a alors épousé la vitesse de déplacement du trottoir roulant; il fait ainsi baisser le taux de vidange en B par demi-seconde. Et plus un Y est proche de la sous-espèce Longue-jambe énervé (S), plus il accélère le phénomène. Or on assiste au développement spectaculaire de cette sous-espèce grace aux progrès de l’hygiène alimentaire du nourisson et à l’augmenta depuis l’élection du dernier président (espèce Petit énervé, famille à tics).
    Mais la retransformation des X en Y que l’on peut observer donne lieu à une accélération du phénomène inverse -transformation des Y en X- évidemment. Les premiers phénomènes de heurts des molécules sont d’ailleurs observables à 17 h 46’28″.
    On assiste donc à un phénomène boule de neige, dont on peut dire que les batailles du même nom sont peu conformes à l’esprit de nos équipement et ne font pas partie de l’accélération des flux recherchée par la mise en place des tapis et trottoirs roulants.

    Conclusion du Secteur Recherche Appliquée de la RATP :
    Ces couloirs mobiles à deux files étaient une grosse billevesée. Et plus ils sont rapides, pire c’est.
    Propositions :- supprimer Noël à date fixe, le répartir sur l’année à raison d’un par jour.
    -supprimer le boulot
    -RALENTIR = SUPPRIMER les trottoirs roulants. Dont acte (voir plus haut).
    Ou bien, fallait penser à les réserver aux anomalies ( voir plus haut). Sur une seule file, marche et donc dépassement interdit, cons!
    Remarques annexes :
    *( dans le métro, c’est dur de monter et descendre les degrès) de grE ou de force.
    *à la prochaine, j’accroche mon s pour descendre car les verbes en dre font ds, ds, d au présent de l’Indic.
    *Quant à quelqu’un qui souhaiteraI descendre, il se prend pour moi ou quoi?

  3. Ego dit :

    ps je n’ai pas eu le temps de corriger mes propres fautes d’orthographe, le message est parti tout seul ou presque

  4. Ego dit :

    ps je n’ai pas eu le temps de corriger mes propres fautes d’orthographe, le message est parti tout seul ou presque. C’est ainsi que
    « à l’augmenta » aurait du s’écrire : et son accroissement
    « nos équipement » n’a pas été conforme à la règle de l’accord de nombre dans le groupe nominal.

  5. Drébon dit :

    C’est amusant, je croyais que le remplacement du tapis roulant rapide par un tapis normal était lié à son trop fort taux de sélection naturelle…

    De plus j’ai bien précisé que le fait de marcher dans les escalators n’était pas toujours lié au fait d’être pressé ou stressé, marcher a un effet apaisant indéniable. De plus se retrouver bloquer par des X immobiles à gauche et à droite est stressant.

    Il y a aussi l’effet je parle avec mon pote donc je suis à côté de lui dans l’escalator et immobile… Assez incompréhensible : est-ce impossible de choisir une file (celle de droite) et d’être un dans le sens de la marche l’autre dans le sens contraire ? Honnêtement, je trouve ça assez agréable, d’autant que ça permet de voir l’ami tantôt d’en bas, tantôt d’en haut…

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